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Jean-Marcel nous raconte sa course telle qu'il l'a vécue
Un Ironman en Sapin


L’objectif est pour demain. Alors aujourd’hui, on fait ça cool avec les enfants à la piscine. On se mouille progressivement car l’eau est fraîche…tellement fraîche que ma fille Coralie me remonte un coup de boule dans l’arcade. Œuf de pâques instantané à l’œil… est-ce que je pourrai supporter demain les lunettes ?...Big question ?
Départ prévu à 6h. Je retrouve Joël et Lolo dans le parc. Les bavardages ne sont de rigueur. On est déjà dans la course, ou encore endormi. Au départ Sylvestre et Jeff m’encouragent sympathiquement. C’est l’heure. Attente solennelle avec une minute de silence puis tape des mains pour monter en pression. « GO ». 2 boucles de soi-disant 1,9km avec une sortie à l’australienne à la fin du 1er tour. J’avais décidé de nager pour voir si je pouvais descendre sous l’heure. A la sortie le speaker annonce 1h17’. Oups. Il y avait au moins 4400m. Mais Jojo est juste derrière moi. C’est une satisfaction. Retour au parc sous les encouragements de Président et du fan club.

C’est parti pour le vélo. Joël me rejoins et s’envole tout de suite. Je ne ferai pas l’erreur de me mettre dans un faux rythme à vouloir le suivre. Bonne gestion de mon premier tour. Lolo me rejoint au 50ème km. Normal. Je resterai dans son rétroviseur jusqu’au 60ème. C’est reparti pour le second tour avec vélocité. Une douleur à ma cuisse gauche depuis le départ me perturbe, mais se sont les cervicales qui me feront plier, sans oublier un mal de tête carabiné, dû au fait que j’ai perdu mes lunettes. Je ferai les 100 km restants sans. La chaleur est écrasante, je n’ai pas d’eau pour m’asperger, le ravito après Mardore est trop loin. Je craque de douleur à la nuque. Je m’arrête et m’allonge dans l’herbe pour me décontracter. Je repartirai avec un gros doute d’autant qu’au 105ème km, c’est le gros coup de chaleur. Plus de jus, envie d’abandonner, envie de dormir. Je ferme les yeux par intermittence dans les descentes. Ca doit me soulager. Je mettrai 40 km avant de me remettre de mon coup de chaud. L’objectif a maintenant changé : essayer de finir ce second tour et ne pas abandonner. Quand je repasse devant Cublize et le Lac je décide de tenter le 3ème tour, la larme à l’œil. Dernier tour « de randonneur » en moulinant. Je craque encore avant Pavillon. Je m’arrête, m’assieds dans l’herbe et regarde passer les concurrents. Un concurrent me lance « on t’a jamais dis que se serait facile ». C’est vrai, je suis reparti. Fin de vélo correcte qui m’aura permis de repartir directement à pied sans réfléchir. Mon premier semi sera potable en environ 2h10, le second sera un calvaire. Mes jambes sont bouillantes. Elles ne veulent plus courir, elles refusent de marcher. Je repars au courage en décidant de marcher. Ma mauvaise gestion de l’alimentation en vélo et à pied m’a amené à ne plus savoir quoi prendre et quand. Le Coca me sera fatale. Je gerberai 3 fois. Florence, arbitre ce jour là, aura eu la gentillesse de rester à mon niveau un grand moment et de faire de même avec tous ces athlètes en détresse. J’aurai croisé Joël à 3 reprises, toujours au même ravito. C’était sympa. Je repartirai en courant pour les 4 derniers km. Je croise Bruno Copetti qui repart pour son 2ème semi. Il mettra pratiquement le même temps qu’il avait mis à Embrun. Arrivée avec mes enfants qui m’accompagnent sous l’arche d’arrivée. Pas de nounours à l’arrivée comme en 2005, ni médaille, juste un tee-shirt. Ce dimanche soir, j’ai pris la décision de ne pas aller à Embrun. Mais dès le lendemain, je changeais d’avis, et je suis convaincu que je ferai un « grand » Embrum. Pour cela il faut que ma blessure à la cuisse guérisse (élongation ou déchirure ?). Mais il me reste suffisamment de temps pour analyser toutes mes erreurs. 13h56, 113ème sur 229, 72 abandons.

Je suis Finisher.