Depuis trop longtemps, j’ai pas pris le temps de faire quelques récits, mais là
je le dois et le veut pour apporter l’envie ou motiver tous ceux qui en n’ont
jamais encore vécu ces sensations, celle de l’ EMBRUNMAN.
Certes je pourrais y raconter seulement ma course mais l’
EMBRUNMAN, pour moi c’est autre chose ….
E.M.B.R.U.N.M.A.N :
- E
comme Enorme
- M
comme Monstrueux
- B
comme Bonheur
- R
comme Respect
- U
comme Unique
- N
comme Nature
- M
comme Magnifique
- A
comme Aboutissement
- N
comme Nirvana
Là comme ça, à quoi je pense ?
Ca fait depuis mon plus jeune age que j’entends parler soit
de Hawaï, soit de Embrun et me retrouver là ce 15 août 2006, dans ces Hautes
Alpes ( moi le Bordelais) pour parcourir le Triathlon le plus dur au monde,
c’est ENORME !
A quoi je pense ?
A un week-end super entre amis tous complices sur le même
objectifs.
10 fadas déterminés à respecter le Mythe de toutes leurs forces s’il le faut
usant même de celles de leurs supporters et supportrices, épouses dévouées
(chapeau bas) et enfants, tous aussi conscients de l’énormité du problème . Il
faudra dompter l’Izoard et passer le Palon au 130ième , pour s’offrir le
redoutable Chalvet, avant de faire un marathon, c’est
MONSTRUEUX !
A quoi je pense ?
-
A un départ de nuit, 4°C dehors , 21 dans l’eau , ça grelotte
au départ … pas commun comme sensation …
-
Ca bastonne un peu et on se dit, calmos ça va être long .
-
A un parcours vélo qui m’a valu une fringale au sommet de
l’Izoard et là 1ier coup encaissé en faveur du Mythe mais l’expérience m’a
permis de rivaliser : J’ai pensé à Patrick , qui à Roth dans ces conditions à
dormi 20 min dans un champs … Alors j’ai passé 30 bonnes minutes à me dorer la
pilule au soleil sur un banc en mangeant mon sandwich. Et à Briançon, j’étais un
homme neuf pour faire un retour en super forme .
Donc Leçon numéro 1 vérifiée : le coup de barre, il faut le laisser
passer et ça revient ensuite.
A quoi je pense ?
Au fait que le paysage làs-bas est
MAGNIFIQUE et que ça
motive de s’offrir de tels plaisirs ou dame
NATURE peut pleinement
s’exprimer avec l’altitude, la chaleur, la pluie, le vent.
A quoi je pense ?
Aux messages écrits sur la route en rose fluos par notre team
supportrices : on se sentait fier de nous voir écrits ça et là et ça en remets
sous la pédale.
J’ai montée Le Chalvet à donf , en revenant sur Luc et Patrick ( Patrick il n’a
pas aimé le revêtement sur la route, mais alors pas du tout même ! )
A quoi je pense ?
-
Au fait que Hervé Faure m’a collé 1 marathon dans la vue et
que j’ai même pu voir son arrivée. C’est aussi ça la longue distance.
-
Au fait que le marathon, c’est l’épreuve dans l’épreuve.
Petit à petit le Mythe se fait sa place et c’est de plus en plus difficile de l’
atteindre . Et on se sent de plus en plus lourd.
Donc Leçon numéro 2 : L’EMBRUNMAN, ce n’est pas que du
vélo mais aussi un marathon hors norme à préparer.
Les passages de « moins bien » s’enchaînent et je l’avoue j’ai même craqué en
larme au 23ième tellement je ne voyais pas comment boucler cette deuxième boucle
avec autant de douleurs en même temps au même moment . Quand tout fait mal , que
tu ne sais plus comment respirer normalement et qu’il faudra faire avec la pluie
sur le 2ième tour, là tu vis l’audace d’affronter le Mythe. Alors encore une
fois….
Leçon numéro 3 vérifiée : voir la Leçon numéro 1 .
En même temps tu réalises ce que tu es en train d’accomplir
mais aussi ce qui te reste encore à travailler pour rivaliser « correctement »
avec le Mythe et ces Lieux que tu respectes encore plus : donc
RESPECT.
Tu te dépasses et tu trouves des ressources inexplorées avec pour seule
véritable raison : « Finir ce que j’ai commencé en allant au bout de moi-même ».
Et dans ces moments là le soutien, c’est énorme . Valérie qui m’a suivi les 20
derniers kilomètres en vélo, sous la pluie, à me dicter comment courir par
moment. Michel Guillarme, ayant fait le déplacement ( j’ai trouvé ça hyper sympa
et merci pour sa présence et ses conseils), les inconnus qui nous ont botté le
cul pour ne pas marcher quand on pouvait courir, à la dame qui m’a donné un thé
chaud à 7 kilomètres de l’arrivée et à une petite fille qui m’a dit aussi
qu’elle était fière de moi…. Ça paraît con comme ça mais il est là le
BONHEUR
de l’EMBRUMAN. Enfin je remercie l’organisation pour avoir mis sur le
parcours du marathon une descente et du plat pour terminer.
A quoi je pense aussi ?
A la joie qui envahit et efface la douleur à l’arrivée, c’est l’ABOUTISSEMENT
du travail de longs mois, ou d’années même pour certains . C’est là plus que nul
part ailleurs que le mot FINISHER prend tout son sens . Une sorte de
NIRVANA
nous saisit.
-
A Joël qui nous a encore montré qui c’est le patron .
-
A Greg qui fait une course énorme, dans les talons du patron.
-
A Lolo qui m’a surpris en sortie de l’eau et qui a fait toute
la course avec le mal de dos .
-
A Hervé qui nous signe encore un marathon de grande classe.
-
A Franck qui monte sur le podium du club à 2 marches du
patron, ça promets…
-
A Luc pour qui j’ai gardé la lucidité de ne pas le laisser me
rattraper comme en 2003 à Nice, il sait pourquoi…
-
A Jean Marcel qui nous a montré un régularité maîtrisée et un
coup de chapeau pour la passe de 2.
-
A Sylvestre égale à lui même, résistant comme un roc.
-
A Patrick qui méritait bien de passer la ligne si son mollet
l’avait bien voulu, mais ce n’est que partie remise, assurément, vu son état de
fraîcheur au 20ième du marathon.
-
Enfin à notre Président qui était à l’écoute dès 6h59min au
moins le matin ( j’en sais quelques chose pour lui avoir répondu au téléphone…).
C’est dans ces expériences qu’on peut ressentir que nous avons un club solide,
d’une densité peu commune et avec un esprit de cohésion qui en fait la force.
Cela ne se limite pas à l’athlète en lui même mais à tout ceux qui gravitent
autour et dont j’ai parlé plus haut, la preuve en ai aussi qu’il est difficile
de porter d’autres couleurs, quand on voit Pascal Garcia passer une nouvelle
fois la ligne en jaune et gris et Michel en supporter jaune et gris aussi.
J’espère que ça donnera à d’autres l’envie de vivre également l’ EMBRUNMAN ou
d’y retourner pour cette expérience
UNIQUE.
David
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