Cette épreuve reste l’une des plus dure au monde, certains « tri-tri » ne se présenteront jamais à son départ au vue de sa difficulté et de sa typicité. Personnellement, je souhaitais affronter cette difficulté et découvrir ce qui peut motiver notre Hawaiien 13 FOIS.

Le départ de l’épreuve ne s’est pas fait le 15 Août mais le lendemain de l’ironman de ROTH. Une telle aventure se prépare longtemps à l’avance. L’équipe MACH3 en partance pour l’Embrunman se forme : Alex notre guide ; Jojo le gourou (même après sa performance à Hawaii, je savais qu’il serait parmi nous), Seb toujours partant ; Fab fort des templiers ; Guillaume le fondeur ; Anthony faisant parfois semblant mais toujours affuté comme une lame ; KIKI futur papa ; Sylvestre la mascotte ; Pascal le nageur (et rouleur et coureur) ; Julien jeune Mach3 ; Marie et Jean Michel en famille ; Jacques pour son premier long ; Philippe fort d’expérience et de sérénité; Hervé encore un guide et moi-même.

La préparation passera, sur les conseils d’Alex, par Gruissan, quelques trails des courses à pieds. Les sorties vélos se sont faites un peu plus tôt que l’année précédente. Je passerai par Romans, Sommières et quelques bons moments partagés de nuits dans le Pilat. J’avais bien programmé un second événement magnifique avec l’arrivée de notre belle petite fille. Au contraire, je n’aurais pas imaginé finir ma préparation seul à PAU suite à ma mutation. J’ai du m’accrocher pour continuer mon entrainement car l’équipe de guerriers me manque souvent. J’ai réussi à placer les grosses séances clés mais je savais que le vélo ne serait pas mon fort comme en 2010, manque de participations à des cyclo (et de sortie avec Alex).

L’objectif étant de se faire plaisir et de partager un moment avec l’équipe et la famille.

Le 13 Août, nous partons en convoi et nous n’arriverons que 8 heures plus tard. Le weekend commence bien.

14 Août, nous retirons notre dossard non sans frissons. Un petit détour par le lac pour les derniers conseils de Jojo, Alex et Franck. Une dernière petite natation pour se rassurer. L’esprit d’Embrun règne sur le site. Nous déposons les machines dans le parc, ça commence. Je n’ai pas reconnu le parcours mais l’expliquerai à Candice des dizaines de fois pour me rassurer.

15 Août, 3H00, levé, je déjeune avec mon Nutella en regardant les supporters venu en nombre dormant dans le salon. C’est important de se sentir soutenu, mes parents, beau parents, beau frère et belle sœur, ma chérie et ma petite Candice étaient là. La concentration et de rigueur, tous les réglages sont fait, le soleil sera de la partie, ce sera une belle fête. Arrivé au parc, c’est le moment du salut des autres mach3, le respect et le calme règne dans le parc. Tout le monde se regarde sans trop se parler.

6H00, c’est parti, nous courons dans l’eau de bonne température. Je me sens bien, j’essaye de m’économiser. Le début ressemble à une machine à laver puis ça se calme. Le second tour révélera un magnifique soleil, nous sommes dans l’Embrunman mais une longue journée s’annonce. Je sors de l’eau comme à mon habitude dans les dernières positions. Un petit encouragement à Jacques et je pars en oubliant ma ceinture port dossard, je devrais revenir.

La partie vélo commence par une longue montée de 15 km, la moyenne n’est par très élevée mais Alex m’avait conseillé d’arriver frais en haut de l’Izoard. Le cardio ne monte pas, je suis fatigué, les fonds de vallées ne sont pas très roulants. Je ne remonte pas à la même vitesse que d’habitude, ça m’inquiète mais je suis la feuille de route. Je rencontre Philippe avant Guillestre, ça me fait du bien de voir un mach3. Dans l’Izoard, je rencontre Seb qui m’a l’air de commencer un long calvaire, je m’inquiète pour lui mais le rassure. Quelques virages avant la fin du col, je fais un bout de chemin avec Fabien qui m’encourage et je vois Marie qui pointe son nez. Au moment du ravitaillement, je vois notre Jojo qui s’en va, je prends mon sac, m’habille et repars. Je retrouve Jojo au bout de quelques kilomètres en bas. Celui-ci, tel un grand guerrier me permettra de penser à autre chose. Il m’a l’air en forme l’ancien. Je le quitte mais je ne vois toujours pas Guillaume, Jacques et Anthony, le moral est rude. Le retour n’est pas facile, il fait très chaud dans Pallon. Heureusement, les supporters nombreux dans Chalvet me remontent le moral, la famille Mach3 nous fait une ovation. Je sais à ce moment que je serai un Embrunman même si le marathon doit durer des heures. Je suis un peu épuisé et les sensations ne sont pas très bonnes.

Je démarre le marathon avec un petit mot de Jeff. Sur les conseils d’Alex et de Seb, je marche dans la première bosse du bout du lac. Je retrouve mon papa à la fin de la grande ligne droite, il s’est lancé un défit en me suivant sur le marathon en vtt. Il le relèvera avec succès. Dans la seconde bosse Franck m’annonce un retard de 4 minutes sur Jacques et Anthony. Je les rejoins vers Baratier, à ce moment le moral est au beau fixe. Olivier m’annonce Guillaume à 10 minutes, le fossé me semble difficile à combler. Cependant, je rattrape Guillaume un tour plus loin au même endroit, il reste 8 kilomètre. Je me sens pousser des ailes et j’aurais la chance de partager ces derniers kilomètres avec mon copain d’entrainement. Nous évoquerons des sorties de guerriers de nuit, des moments passés sans nos femmes.

Merci à tous les supporters qui nous ont permis d’aller toujours plus loin. Merci aux Mach3 pour les conseils. BRAVO aux Mach 3 Embrunman tous finishers .

Aujourd’hui, la vie m’a conduit loin de mach3 mais je n’oublierai pas les bons moments partagés. J’aurai la chance de vous revoir lors des prochains ironmans.

Jérémy, enfin un Embrunman.